Situés respectivement à proximité des parcs nationaux des Iles-de-Boucherville et du Mont-Saint-Bruno, l’archipel des Grandes battures Tailhandier et le champ de tir de Saint-Bruno sont des territoires publics que la SNAP Québec souhaite voir protégés et accessibles à la population de la grande région de Montréal.

L’accès à ces espaces naturels, situés en plein centre du territoire de la communauté métropolitaine de Montréal, viendrait améliorer la qualité de vie des habitants de la région, qui sont touchés par un déficit important de connexion nature.

Pourquoi protéger les Grandes battures Tailhandier ?

L’archipel des Grandes battures Tailhandier, situé au cœur d’un couloir migratoire, est emprunté par de nombreuses espèces d'oiseaux migrateurs, notamment des espèces en péril telles que le petit blongio. Il constitue également un espace de frai pour la grande guilde des poissons qui se reproduisent dans les plaines inondables (grand brochet, perchaude, cyprins…) et est qualifié de havre de biodiversité par Faune Québec.

D’une superficie de 2,2km2, l’archipel des Grandes battures Tailhandier permettrait de bonifier la superficie du parc national des Iles-de-Boucherville de 25%, en plus d’assurer un couloir de connectivité pour les espèces et une meilleure protection de la diversité biologique.

Actuellement propriétés du gouvernement fédéral sous la responsabilité de l’Administration portuaire de Montréal, les Grandes battures Tailhandier font l’objet d’un plan à l’étude pour la création de trois réserves nationales de faune le long du fleuve Saint-Laurent mais ne disposent toujours pas d’un statut officiel.

Pourquoi protéger le champ de tir de Saint-Bruno ?

Situé sur le mont Saint-Bruno, le champ de tir appartenant au ministère de la Défense nationale est un site exceptionnel qui abrite une richesse faunique et floristique rare ainsi que des espèces à statut précaire dont la rainette faux-grillon de l’Ouest. Aujourd’hui, si une petite superficie de l’habitat de la rainette est protégée par arrêté ministériel, l’ensemble du site n’en demeure pas moins sans statut de protection.

D’une superficie de 440 hectares, le champ de tir permettrait d’augmenter de moitié la superficie du parc national du Mont-Saint-Bruno et constituerait une importante zone de connectivité écologique pour le parc.

Le parc national du Mont-Saint-Bruno a connu une hausse historique de 40% de son achalandage lors de la saison estivale 2020. En bonifiant significativement la superficie du parc, le champ de tir permettait de jouer pleinement son rôle de maintien et de protection des habitats refuges pour la faune et la flore en plus de mieux contenir l’achalandage touristique en haute-saison.

Le travail de la SNAP Québec

En juillet 2017, la SNAP Québec a lancé une campagne intitulée « Le Syndrome du oui dans ma cour », réalisée en collaboration avec plusieurs partenaires. Cette campagne a mobilisé plusieurs milliers de citoyens qui ont signé une pétition afin de soutenir le projet de protection des Grandes battures Tailhandier en demandant au gouvernement fédéral, propriétaire de ce territoire, de céder le site à Québec pour agrandir le parc national des Iles-de-Boucherville. En avril 2019, la SNAP Québec célébrait l’intention du gouvernement fédéral de créer une réserve nationale de faune pour protéger les Grande battures Tailhandier.

En 2020, le député fédéral de Montarville a parrainé une pétition citoyenne de 1745 signataires qui a été déposée à la Chambre des communes, souhaitant que l’ancien champ de tir de Saint-Bruno soit annexé au parc national du Mont-Saint-Bruno.

Dans le but de développer une vision d’ensemble et de favoriser la conservation des Grandes battures Tailhandier et du champ de tir, la SNAP Québec mène une campagne de concertation et de communication auprès des décideurs politiques et du grand public et recommande l’annexion de ces deux territoires aux parcs nationaux des Iles-de-Boucherville et du Mont-Saint-Bruno.