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5 décembre, 2022
Quelles opportunités de gains concrets pour la nature à la COP15 de Montréal?

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Michael Neveu
Michael Neveu
Spécialiste des communications

On ne le répètera jamais assez, il y a urgence d’agir pour la sauvegarde du vivant. La COP15 de la biodiversité qui démarre dans quelques jours à Montréal représente à la fois une immense opportunité mais rappelle aussi à nos dirigeants qu’ils ont le devoir d’être à la hauteur en montrant l’exemple et en passant à l’action.

Nos gouvernements ont la responsabilité de faire de cette COP15 un moment historique en adoptant un nouveau cadre mondial qui permette de stopper le déclin de la nature d’ici 2030. 

D’accord, mais concrètement, comment passe-t-on à l’action? À la SNAP Québec, nous travaillons de concert avec de nombreux acteurs sur des projets prêts à se concrétiser “dès demain”. 

Voici 3 opportunités de gains concrets pour la protection de la nature que la SNAP Québec souhaite voir se concrétiser lors de la COP15. 

1 – La protection de Muteshekau-Shipu, la rivière Magpie 

La menace de nouveaux barrages hydroélectriques plane sur l’une des dernières grandes rivières sauvages du Québec. Malgré un consensus régional pour sa protection et le travail accompli depuis près de 15 ans, la rivière Magpie n’est toujours pas protégée à cause de l’obstruction continue d’Hydro-Québec. 

La rivière Magpie est la première au Canada à avoir obtenu une personnalité juridique. La COP15 est une occasion en or de protéger cette rivière reconnue mondialement pour les sports d’eau vive. La SNAP Québec et ses partenaires de l’Alliance Mutehekau-shipu l’ont martelé dans les derniers mois: elle doit être protégée dans les plus brefs délais.  

Le développement hydroélectrique et la lutte aux changements climatiques ne doivent pas se faire au détriment de la protection de la nature et contre la volonté des Peuples autochtones et des communautés locales. 

Gain concret: Sa protection ajouterait 2600 km2 d’aires protégées en milieu terrestre, dans le respect des visions autochtones et des aspirations des communautés locales. 

2- L’agrandissement du parc marin du Saguenay – Saint-Laurent

Depuis près de 25 ans, le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent génère des résultats concrets pour la protection et la conservation du béluga. Il existe un consensus à l’idée que l’agrandissement du parc marin permettrait de protéger efficacement l’estuaire du Saint-Laurent car il représente un modèle de gouvernance bilatéral entre les gouvernements du Canada et du Québec bien établi, efficace et facile à étendre. 

Ceci est d’autant plus vrai qu’il y a urgence à agrandir le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent: il existe des projets de développement économique visant à augmenter le trafic maritime, et donc les perturbations et nuisances pour les espèces de l’estuaire. 

Actuellement, 60% de l’habitat essentiel du béluga du Saint-Laurent ne fait pas partie du parc marin. Son agrandissement assurerait une meilleure gestion de l’entièreté de l’habitat essentiel de la population de bélugas du Saguenay – Saint-Laurent. La moindre des choses pour l’une des espèces les plus emblématiques du Québec. 

Gain concret: L’agrandissement du parc marin permettrait de protéger efficacement le béluga et les milieux marins, tout en assurant des retombées économiques pour les communautés côtières 

3 – Création d’un nouveau parc dans le Grand Montréal

La SNAP Québec mène depuis l’automne 2021 un projet pilote de restauration écologique sur l’île Sainte-Thérèse. Territoire public de 5,4 km2, l’île Sainte-Thérèse est située à quelques minutes à peine du centre-ville de Montréal et représente une belle opportunité de mise en valeur et d’accès à la nature. 

Plus de 15 000 arbres ont déjà été plantés grâce à la participation bénévole de plusieurs centaines de citoyen.ne.s, et l’implication de nos partenaires. C’est un parfait exemple du déploiement des solutions nature pour le climat avec la renaturalisation de l’île appuyée par une forte mobilisation communautaire autour du projet. 

L’île Sainte-Thérèse a le potentiel de devenir un nouveau poumon pour l’Est de Montréal. La création d’un nouveau parc représenterait une opportunité unique de laisser un legs de la COP15 et dans l’histoire de Montréal! 

Gain concret: La création d’un parc sur l’île Sainte-Thérèse permettrait de donner accès à ces milieux naturels à la population du grand Montréal, mais aussi de réduire la pollution atmosphérique, lutter contre les îlots de chaleur, capter les GES grâce aux arbres plantés et offrir davantage d’habitat pour la biodiversité. 

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