Montréal, le 31 août 2023 – La Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) déplore le retard et l’absence de date butoir pour le dépôt de la stratégie provinciale pour la protection du caribou, et dénonce une fois de plus l’inaction du gouvernement du Québec pour le rétablissement de cette espèce en péril. 

Des blocages interministériels en cause 

Le gouvernement provincial accuse maintenant un retard de près de cinq ans pour le dépôt de sa Stratégie pour les caribous forestiers et montagnards et le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) serait encore la cause du ralentissement de la décision gouvernementale.  

Alors que le ministère affirme être toujours en train d’analyser l’impact des feux sur la possibilité forestière et de préparer un plan d’accompagnement pour le secteur forestier, l’impact des feux de forêts de cette année représentent moins de 5% des zones visées par la stratégie de protection du caribou. 

Il est également important de rappeler que la stratégie caribou sera soumise à une période de consultation avant d’être adoptée, qui permettra de faire les ajustements nécessaires.  

« La SNAP Québec espère qu’un éventuel plan d’aide gouvernemental pour faire face aux feux de forêts ciblera davantage les communautés actuellement dépendantes de l’industrie forestière, que l’industrie elle-même. Un bon plan d’aide devrait permettre de briser la dépendance de certaines communautés, de diversifier leurs économies et de créer les conditions gagnantes de mise en œuvre de la stratégie caribou », déclare Alain Branchaud, biologiste et directeur général à la SNAP Québec 

Le fédéral prêt à intervenir 

Le gouvernement du Canada a déjà enclenché au printemps dernier les démarches pour utiliser la disposition du filet de sécurité prévue à la Loi sur les espèces en péril afin de protéger adéquatement l’habitat essentiel du caribou forestier. 

En l’absence d’action de la part du gouvernement du Québec, le gouvernement fédéral va être légalement tenu de recommander un décret visant l’habitat essentiel du caribou forestier. Ce décret devrait couvrir plus de 35,000 km², soit 2,3% du territoire québécois. 

Une action immédiate nécessaire 

« Protéger le caribou forestier permet de protéger la biodiversité et le climat, mais aussi d’assurer plus de prévisibilité au secteur forestier », ajoute Pier-Olivier Boudreault, directeur de la conservation à la SNAP Québec. « Plus on continue à pelleter l’enjeu du caribou vers l’avant, moins on aura de marge de manœuvre pour réduire les impacts sur les communautés forestières. Il est grand temps d’agir. » 

En protégeant mieux la forêt boréale, on s’assure d’une meilleure résilience face aux feux de forêt, dont l’ampleur est inégalée cette année. La préservation des vieilles forêts favorise la régénération des arbres après les feux par la présence accrue d’arbres semenciers, notamment. Le respect des cycles de la forêt devrait faire partie d’une réflexion visant à revoir la planification forestière au Québec, qui pourrait être chapeautée par un observatoire national indépendant sur la forêt publique, une idée défendue par le milieu académique.  

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Charlène Daubenfeld
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