Espace Presse

28 octobre, 2021
Portrait des aires marines protégées au Canada : des résultats mitigés au Québec

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Montréal et Ottawa, le 28 octobre 2021 – Selon le rapport Portrait des AMP : évaluation des aires marines protégées au Canada publié aujourd’hui par la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP), il persiste d’importantes lacunes dans les mesures de protection visant les aires marines protégées de statut fédéral partout au pays. Au Québec, deux aires marines protégées ont été évaluées, soit le Banc-des-Américains, qui fait relativement bonne figure, et le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent qui nécessite des ajustements urgents.

Première en son genre, l’analyse effectuée par la SNAP se base à la fois sur le Guide des AMP, un outil d’analyse développé par une équipe internationale d’experts, et sur les normes minimales de protection auxquelles s’est engagé le gouvernement du Canada en 2019. Selon ces normes minimales, toutes les aires marines protégées fédérales annoncées depuis doivent interdire formellement quatre activités industrielles clés : les activités pétrolières et gazières, l’exploitation minière, les déversements et le chalutage de fond. Le gouvernement s’est aussi engagé à évaluer toutes les aires marines protégées déjà en place lors de la révision de leur plan de gestion. « Malgré ces engagements, notre analyse démontre clairement que la majorité des aires marines protégées au Canada ne répond toujours pas à ces normes minimales et nécessite une meilleure protection. C’est une situation inacceptable vu l’état critique de la biodiversité marine » indique Marie Cadieux, chargée de projets en conservation marine à la section québécoise de la SNAP (SNAP Québec). 

La drague à pétoncles encore permise dans un parc national !

Même si le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent est souvent cité comme un exemple de cogestion et pour les mesures prises pour protéger les bélugas, cette aire marine protégée d’une superficie de 1 245 km2 voit son potentiel de conservation miné par la présence d’un permis de pêche aux pétoncles. Ce type de pêche très destructeur des fonds marins s’effectue au moyen d’une drague et ne respecte pas les normes minimales de protection. « En permettant depuis plus d’une vingtaine d’années la drague à pétoncles, le parc marin ne remplit pas adéquatement son mandat de protection. Interdire rapidement cette activité dans un parc national ne devrait pas être un gros casse-tête » ajoute Alain Branchaud, directeur général de la SNAP Québec.

D’une superficie de 1 000 km2, le Banc-des-Américains affiche de son côté un niveau de protection élevé et se situe au haut du palmarès canadien en matière de mesures de protection. Toutefois, les déversements provenant de navires de moins de 400 tonneaux ne sont pas formellement interdits. 

Vers 30 % d’aires marines protégées bien gérées

Les résultats présentés dans ce rapport soulignent l’importance d’appliquer les normes minimales de protection à l’ensemble des aires marines protégées. La protection des milieux marins repose à la fois sur une couverture spatiale suffisante, mais aussi sur la bonne gestion des aires marines protégées. « Alors que débutent les travaux pour atteindre la nouvelle cible de 30% d’ici 2030, il est essentiel que les mesures de conservation déployées au sein des aires marines protégées interdisent les activités les plus destructrices des écosystèmes et répondent efficacement aux menaces pesant sur ces milieux » mentionne Véronique Bussières, responsable de la conservation bioculturelle et marine à la SNAP Québec. 

À cet effet, la SNAP Québec invite les gouvernements du Québec et du Canada à continuer de collaborer afin de mettre en œuvre les normes minimales de protection dans l’ensemble des aires marines protégées actuelles et à venir dans le Saint-Laurent. La SNAP Québec continuera de suivre le dossier de près et compte participer activement aux consultations pour la révision du plan directeur du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent prévu prochainement. 

Lien vers le rapport : www.snapcanada.org/rapportoceans

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CONTACTS

Ingrid Cornec
Coordonnatrice aux communications, SNAP Québec
Cell : 514-378-3880
communications@snapquebec.org