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Communiqué de presse
Montréal, le 19 décembre 2017 – La Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) déplore l’incohérence du gouvernement dans le dossier de la protection de la rivière Magpie, une rivière d’eau vive de renommée internationale située ici même au Québec, sur la Côte-Nord.
Alors qu’Hydro-Québec a annoncé en septembre dernier l’abandon de projets de barrage sur cette majestueuse rivière, le Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) continue en coulisse de bloquer le projet d’aire protégée.
La SNAP Québec a récemment obtenu une confirmation écrite indiquant que le MERN a émis « un avis encore défavorable […] quant à l’attribution d’un statut [de protection] permanent pour ce territoire. » Le MERN est le ministère responsable d’Hydro-Québec.
« Cette incohérence est inacceptable et doit cesser, dénonce Alain Branchaud, biologiste et directeur général de la SNAP Québec. Le Québec est en retard sur ses engagements en matière de protection du territoire et on constate que certains ministères impliqués dans ce dossier causent systématiquement de l’obstruction faisant fausse note à la position officielle du gouvernement. »
Rappelons que le Premier ministre avait même déclaré lors de la Climate Week à New York en septembre dernier que la construction de grands barrages ne représentait plus l’avenir au Québec et qu’il était temps de passer à un nouveau modèle.
Le Premier ministre doit jouer le rôle de chef d’orchestre
La SNAP Québec enjoint le Premier ministre du Québec à agir dans ce dossier en tant que chef d’orchestre pour permettre la protection définitive de la rivière Magpie et des autres territoires d’intérêt à travers le Québec. Dans une lettre inédite adressée à la SNAP Québec, le Premier ministre écrivait récemment : « Soyez assuré que le Gouvernement du Québec mettra tout en œuvre pour respecter ses engagements [pour la protection du territoire], et que l’ensemble des ministères concernés ont reçu des directives claires en ce sens. ». Cette lettre faisait suite à notre appel lancé plus tôt cet été pour que cesse l’obstruction de certains ministères qui compromet le respect de l’engagement international de protéger 17% du territoire terrestre d’ici 2020.
Aires protégées : un processus sclérosé
La situation de la rivière Magpie n’est pas malheureusement pas isolée et on note plusieurs autres exemples où l’interférence de certains ministères s’est fait sentir. Le gouvernement a annoncé le 28 novembre dernier son intention de créer une grande aire protégée de 10,200 km2 pour le caribou forestier au nord des réservoirs Manicouagan et Manouane. On note cependant que la proposition d’aire protégée est fragmentée au niveau des rivières Aux Outardes et Mouchalagane. Selon les informations de la SNAP Québec, ce serait également pour des raisons de potentiel hydroélectrique.
« Il est temps que le Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles fasse des concessions et qu’il y ait un véritable équilibre entre protection et développement, avance Pier-Olivier Boudreault, responsable de la campagne pour la protection de la rivière Magpie à la SNAP Québec. La rivière Magpie est un joyau naturel de renommée internationale qui doit être protégé et sa mise en valeur récréotouristique permettrait à long terme de diversifier l’économie régionale. »
La SNAP Québec et ses alliés travaillent à la protection de la rivière Magpie depuis près de 10 ans et ce projet de conservation bénéficie de nombreux appuis.
« La rivière Magpie est un joyau naturel de renommée internationale qui doit être protégé et sa mise en valeur récréotouristique permettrait à long terme de diversifier l’économie régionale. » Pier-Olivier Boudreault, responsable de la campagne pour la protection de la rivière Magpie à la SNAP Québec.
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Information
Charlène Daubenfeld
Responsable des communications, SNAP Québec
Bureau : 514-278-7627 #221
Cell : 514-378-3880
communications@snapquebec.org
Faits saillants sur la rivière Magpie
- Longue de plus de 280km
- Classée parmi les 10 meilleures destinations au monde pour les expéditions en eau-vive (rafting, kayak, canot) par le prestigieux National Geographic et plusieurs autres magazines spécialisés
- Située sur le Nitassinan (territoire ancestral) de la Première Nation Innue d’Ekuanitshit (Mingan) et celle de Uashat-Maliotenam, entre Sept-Îles et Havre-St-Pierre (Côte-Nord)
- Appelée « Mutehekau Shipu » en langue innue
- Fait l’objet d’une résolution de la part du Conseil de bande des Innus d’Ekuanitshit visant à protéger la rivière, ses paysages et les usages qui y sont associés (janvier 2016)
- Fait l’objet d’une proposition d’aire protégée par la défunte Conférence Régionale des Élus de la Côte-Nord, soumise en janvier 2015
- Considérée rivière à ne pas harnacher par Hydro-Québec le 14 septembre 2017