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31 octobre, 2017
Caribou forestier : un rapport fédéral souligne à nouveau l’urgence d’agir

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Communiqué de presse

Montréal, 31 octobre 2017 – Dans la foulée de la publication du bilan quinquennal du Programme de rétablissement fédéral du caribou forestier, la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) dénonce l’échec de l’approche proposée par le gouvernement fédéral et le manque d’actions concrètes du Québec pour le rétablissement du caribou forestier dans la province. 

Le rapport expose notamment qu’au Québec, les niveaux de perturbation d’origine humaine (coupes forestières, chemins, etc.) ont augmenté dans toutes les aires de répartition identifiées par le gouvernement fédéral. Le niveau de perturbation pour la population des caribous de Val-d’Or, par exemple, est passé de 60% à 65% en cinq ans. La science a démontré que plus les taux de perturbation sont élevés, plus les chances de persistance des populations de caribous diminuent, particulièrement au-dessus du seuil de 35%.

Un rapport peu surprenant

La SNAP publie chaque année un bilan pancanadien des actions prises par les gouvernements pour le rétablissement du caribou, et ce depuis que le Programme de rétablissement fédéral a été mis en place. Bien qu’il soit fortement incriminant envers les provinces et territoires ultimement responsables de la protection du caribou, le rapport publié aujourd’hui par le gouvernement fédéral en vertu de l’article 46 de la Loi sur les espèces en péril met en lumière le retard pris par le gouvernement fédéral dans le dossier du caribou.

La SNAP Québec reproche en effet au gouvernement fédéral son manque de transparence et de leadership durant les cinq dernières années. Une poursuite a d’ailleurs été intentée par la SNAP pour enjoindre le gouvernement fédéral à publier les rapports sur les mesures mises en place pour protéger l’habitat essentiel du caribou forestier, exigés par l’article 63 de la Loi sur les espèces en péril.

« Si le mécanisme prévu par l’article 63 avait été mis en œuvre selon les délais prescrits par la Loi, l’identification et la mise en place de solutions de gestion et de protection de l’habitat essentiel seraient beaucoup plus avancées », avance Alain Branchaud, directeur général de la SNAP Québec.

Des actions cruciales toujours en attente au Québec

Le rapport présenté aujourd’hui souligne qu’aucune des provinces ou territoires au Canada n’a été en mesure de produire les « Plans par aire de répartition » prévus pour gérer l’habitat du caribou, et ce avant la date butoir du 5 octobre dernier. Le gouvernement du Québec a publié un Plan d’action pour le caribou en avril 2016, dont la majorité des actions restent à concrétiser.

Certaines actions « immédiates » du plan d’action, notamment la création d’une grande aire protégée dans le secteur des Montagnes Blanches, se font toujours attendre plus d’un an et demi après l’annonce du plan d’action. Le projet d’aire protégée était alors décrit comme étant « actuellement à l’étude ».

« Devant les pressions récentes des grandes associations de l’industrie forestière, le gouvernement pourrait être tenté de chercher à gagner du temps, estime Pier-Olivier Boudreault, chargé de projet en foresterie et conservation à la SNAP Québec. Or l’attente a assez duré et il est urgent de passer à l’action pour rétablir le caribou forestier et délivrer les communautés forestières de l’incertitude qui pèse sur eux depuis des années dans ce dossier. »

La SNAP Québec rappelle également au gouvernement du Québec que les coupes forestières progressent vers le Nord et souligne l’urgence de créer une aire protégée dans les Montagnes Blanches comme « police d’assurance » minimale pour le rétablissement du caribou forestier – avant que les coupes forestières n’augmentent davantage la perturbation de l’habitat du caribou.

Consulter la carte illustrant la progression des coupes forestières au Québec.

« Si le mécanisme prévu par l’article 63 avait été mis en œuvre selon les délais prescrits par la Loi, l’identification et la mise en place de solutions de gestion et de protection de l’habitat essentiel seraient beaucoup plus avancées. » Alain Branchaud, directeur général de la SNAP Québec.

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Information

Charlène Daubenfeld
Responsable des communications, SNAP Québec
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Cell : 514-378-3880
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