Espace Presse

17 mai, 2018
Biodiversité menacée au Québec : Aucune avancée dans le dossier du ginseng

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Communiqué de presse

Montréal et Québec, le 17 mai 2018 – À quelques jours de la journée internationale de la diversité biologique, la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) et Nature Québec unissent leurs voix pour dénoncer les lenteurs dans la mise en place de mesures de protection visant le ginseng à cinq folioles. Cette plante emblématique est reconnue légalement comme menacée au Québec et en voie de disparition au Canada.

Au niveau fédéral, une première version du programme de rétablissement a été publiée il y a plus de trois ans pour une consultation publique devant se terminer en juin 2015. Aucune version finale n’en est jamais ressortie. Le dépôt d’une version finale du programme est capital car il déclenche plusieurs processus qui mèneront à la protection des habitats.

Il s’agit d’un délai déraisonnable, selon Alain Branchaud, biologiste et directeur général à la SNAP Québec. « Le ginseng à cinq folioles fait face à des menaces imminentes à plusieurs endroits au Québec. Au final, le gouvernement fédéral est actuellement en retard de 12 ans sur le délai prescrit par la Loi sur les espèces en péril pour publier le programme de rétablissement du ginseng ».

De son côté, le Québec a longtemps privilégié une approche de non affirmation de sa Loi sur les espèces menacées ou vulnérables. Pourtant l’article 16 de cette Loi protège déjà les plants de ginseng à cinq folioles contre toute forme de dérangement. Toutefois, par le passé, le gouvernement a plusieurs fois émis, en vertu de ses pouvoirs discrétionnaires, des autorisations qui ne respectent pas à la fois la lettre et l’esprit de la Loi.

« Nos gouvernements ont une obligation morale d’utiliser leur pouvoir discrétionnaire de façon avisée », clame Christian Simard, directeur général à Nature Québec. « Il est insensé d’opter systématiquement pour la relocalisation des plants de ginseng ou de nommer un promoteur immobilier gestionnaire de milieux naturels afin de profiter des exemptions de la Loi ».

Le cas du Boisé des Hirondelles

Les deux organisations environnementales, piliers de la protection de la biodiversité au Québec, sont particulièrement préoccupées par le cas du Boisé des Hirondelles à Saint-Bruno-de-Montarville sur la rive sud de Montréal, où un projet immobilier menace directement l’habitat du ginseng à cinq folioles. Rappelons que le sénateur Paul J. Massicotte est promoteur du projet domiciliaire à cet endroit.

Un avis scientifique signé de la main même du ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques le 6 juillet 2015 indique clairement qu’il est important de protéger ce milieu naturel pour le ginseng à cinq folioles et conclut de la façon suivante :

« En somme, l’intervention projetée risque de sévèrement dégrader un milieu naturel qui se distingue par le fait que ses caractéristiques favorisent la survie du ginseng à cinq folioles, une caractéristique biophysique rare et d’intérêt exceptionnel. »

Dans le dossier du Boisé des Hirondelles, les autorités peuvent s’appuyer sur un cadre juridique favorable, des solides arguments scientifiques et un appui important de la population locale, tous en faveur de la protection de ce milieu naturel d’exception. Les organisations invitent les ministres de l’environnement à se démarquer et à veiller à l’application des lois à leurs dispositions en faveur de la protection de nos espèces.

Nature Québec et la SNAP Québec n’excluent aucune option à ce stade-ci pour faire progresser le rétablissement du ginseng à cinq folioles.

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Information

Charlène Daubenfeld
Responsable des communications, SNAP Québec
Bureau : 514-278-7627 #221
Cell : 514-378-3880
communications@snapquebec.org

Christian Simard
Directeur général, Nature Québec
christian.simard@naturequebec.org
418-928-1150