Espace Presse

24 mai, 2022
Les conclusions de l’évaluation du projet de port à Contrecoeur mises en doute

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Communiqué de presse

Montréal, le 24 mai 2022 – La Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) demande une nouvelle évaluation environnementale du projet d’expansion du port de Montréal à Contrecœur.

Dans son rapport final publié en mars 2021 sur ce projet, l’Agence d’évaluation d’impact du Canada (AEIC) arrivait à la conclusion « que le projet n’est pas susceptible d’entrainer des effets environnementaux négatifs importants, compte tenu de la mise en œuvre des mesures d’atténuation clés ».

Le quotidien La Presse révèle aujourd’hui que les avis internes du ministère des Pêches et des Océans soulevaient de sérieux doutes sur la pertinence et les chances de succès des mesures d’atténuation proposées par l’Administration portuaire de Montréal au regard des impacts du projet sur l’habitat du chevalier cuivré. Un avis scientifique indépendant publié en mars 2021 remettait également en doute les mesures d’atténuation proposées. Les impacts du projet sur les espèces en péril et particulièrement sur le chevalier cuivré sont au cœur des enjeux environnementaux soulevés par le projet.

« L’Agence d’évaluation d’impact du Canada n’avait pas l’information en main pour conclure que le projet n’entrainera pas d’effets environnementaux importants. En fait, l’information dont elle disposait sur les mesures d’atténuation aurait dû l’amener à conclure exactement le contraire », affirme Alain Branchaud, biologiste et directeur général à la SNAP Québec. « À la lumière des informations révélées, nous demandons au gouvernement fédéral de déclencher une nouvelle évaluation des impacts du projet. La protection et le rétablissement du chevalier cuivré exige rigueur et transparence et nous ne pouvons jouer à cache-cache avec les faits scientifiques ».

Pourquoi demander une nouvelle évaluation du projet ?

Une nouvelle étude d’impact est nécessaire compte tenu des lacunes évidentes observées dans le processus d’évaluation. La SNAP Québec note que :

  1. la pertinence et l’efficacité des mesures de compensation proposées pour le chevalier cuivré, un élément crucial de la conclusion favorable de l’AEIC, étaient et demeurent contestées;
  2. le manque de transparence sur les méthodologies des avis scientifiques fournis à l’AEIC soulève des questions sur la qualité des informations qui lui ont été transmises;
  3. certains avis scientifiques émanant de fonctionnaires fédéraux n’ont pas pleinement été pris en considération par l’AEIC.

« Pour rétablir la confiance des Canadiens, toutes les recommandations des scientifiques des ministères fédéraux transmises à l’Agence d’évaluation d’impact du Canada dans ce dossier devraient être rendues publiques » conclut Alain Branchaud.

Nonobstant les mesures de compensation, la destruction d’une partie de l’habitat essentiel du chevalier cuivré constitue une infraction à la Loi sur les espèces en péril (LEP) maintenant que les mesures d’interdictions sont activées. Rappelons que la LEP ne prévoit pas de régime de compensation pour la destruction de l’habitat essentiel. Le principe de précaution et la science devront guider le cheminement de toutes les demandes d’autorisation dans ce dossier compte tenu de la situation unique de cette espèce endémique en voie de disparition.

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CONTACT 

SNAP Québec 
Marion Depoisier
communications@snapquebec.org
514 378 3880