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Communiqué de presse
Montréal, le 31 octobre 2024 – La Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) dépose aujourd’hui 16 recommandations dans son mémoire dans le cadre de la consultation sur les Projets pilotes pour la population de caribous forestiers de Charlevoix et la population de caribous montagnards de la Gaspésie. La proposition gouvernementale constitue un pas dans la bonne direction, mais la SNAP Québec rappelle l’urgence de publier une stratégie complète pour l’ensemble de l’habitat du caribou au Québec.
Lourdeur bureaucratique
Le gouvernement a choisi de prioriser le Règlement sur les habitats fauniques pour contrôler les activités dans l’habitat du caribou, une espèce en péril depuis plus de deux décennies. Ce choix risque d’augmenter significativement le nombre de demandes d’autorisation que le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les Changements climatiques, de la Faune et des Parcs aura à gérer, qui se chiffre déjà à plus de 5000 demandes par année, en plus de laisser une zone de flou sur ce qui sera autorisé. Dans ce contexte, la SNAP Québec recommande de resserrer l’encadrement des habitats fauniques pour exclure clairement les activités industrielles et commerciales dans les massifs forestiers dédiés à la conservation du caribou.
Dans les zones vouées à la restauration, les activités industrielles et commerciales ne devraient être autorisées que lorsque l’habitat est rétabli au seuil du 35% de perturbation et assure la survie du caribou à long terme.
« C’est une question de cohérence et de bonne gestion des ressources publiques. Il serait illogique d’investir des millions de dollars en restauration tout en permettant de nouvelles perturbations dans la même zone », déclare Alain Branchaud, biologiste et directeur général de la SNAP Québec.
L’aire protégée, outil à privilégier
La SNAP Québec recommande par ailleurs que l’agrandissement de l’aire protégée Manouane-Manicouagan inclue les secteurs importants situés en forêt aménagée, et non seulement ceux situés au nord de la forêt commerciale, comme le propose actuellement le gouvernement.
Dans le cadre d’un appel à projets lancé par le gouvernement, l’organisation a d’ailleurs déposé il y a deux semaines un ensemble de plus de 20 territoires dédiés à la protection du caribou, qui permettraient un bond de 2,3 % dans notre réseau d’aires protégées. Il s’agit d’une importante contribution pour l’atteinte de la cible de 30 % de protection du territoire québécois d’ici 2030.
« L’aire protégée est l’outil à favoriser pour protéger l’habitat du caribou, en plus des mesures requises pour restaurer les forêts dégradées. Le rétablissement du caribou est un grand défi de société qui va de pair avec nos engagements internationaux pour la biodiversité, la préservation d’un important lien bioculturel pour les Nations Autochtones et la modernisation nécessaire de l’économie forestière », ajoute Pier-Olivier Boudreault, directeur de la conservation à la SNAP Québec.
Humains et caribous
Consciente des impacts socio-économiques potentiels des mesures de protection de l’habitat du caribou, la SNAP Québec rappelle que le gouvernement fédéral s’est dit prêt à investir plus de 465 millions de dollars dans la protection de la nature. Ces fonds pourraient supporter la transition juste des communautés impactées au Québec.
La SNAP Québec rappelle qu’il est essentiel de travailler de concert avec les Nations et les communautés autochtones dans l’élaboration de la stratégie et la mise en œuvre de mesures pour la protection du caribou. Le caribou est une espèce bioculturelle clé pour plusieurs d’entre elles, et sa disparition aurait des répercussions importantes sur la pérennité de leurs pratiques traditionnelles et de leur patrimoine identitaire et culturel.
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INFORMATION
Consultez le mémoire de la SNAP Québec
CONTACT
Charlène Daubenfeld
Directrice des communications
SNAP Québec
Cell : 514 378-3880
communications@snapquebec.org