Espace Presse

27 octobre, 2020
La SNAP Québec réclame la mise en place de « Claims Nature ».

Partager ce contenu


Communiqué de presse

Montréal, le 27 octobre 2020 – Alors que démarre l’étude détaillée de la Loi modifiant la Loi sur la conservation du patrimoine naturel (PL46), la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) réclame la mise en place de claims Nature afin de résoudre, une fois pour toute, le problème des blocages dans la création d’aires protégées.

Des blocages persistants pour la création d’aires protégées compromettent l’atteinte des cibles internationales
À deux mois de l’échéance de la cible internationale de 17% d’aires protégées, le Québec piétine à moins de 11 % de protection de son territoire. « Pourquoi ? Parce qu’une majorité des aires protégées candidates proposées par le ministère de l’Environnement il y a déjà plusieurs années sont bloquées par le ministère des Forêts ou le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles », dénonce Alice de Swarte, coordonnatrice en conservation et analyse politique à la SNAP Québec.

Or, tant qu’un consensus n’a pas été trouvé, une aire protégée candidate ne bénéficie d’aucune mesure permettant de maintenir le potentiel de conservation qui y a été identifié. Cette absence de protection temporaire laisse la porte ouverte à des activités industrielles, qui menacent de détruire les valeurs écologiques ou bioculturelles identifiées et d’annihiler les efforts des acteurs locaux mobilisés pour la protection de ces territoires.

Pendant que des communautés autochtones, des élus locaux et des groupes citoyens voient leurs projets d’aires protégées être tablettés, le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles permet à sa clientèle d’acquérir, en quelques clics et pour quelques dollars, des droits sur des kilomètres carrés. Le ministère des Forêts dispose quant à lui de 27 millions d’hectares de forêts disponibles pour la récolte forestière.

Des claims Nature pour une meilleure efficacité de l’action gouvernementale

La révision de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel (LCPN) offre justement l’occasion de rééquilibrer notre approche pour la mise en valeur du territoire, et ce faisant d’accélérer la mise en place d’aires protégées et d’améliorer grandement l’efficacité de l’action gouvernementale en la matière.

Lors des consultations sur le PL46, la SNAP Québec a ainsi recommandé de doter le ministre de l’Environnement d’un pouvoir de mise en réserve du territoire à des fins de conservation. Pour être efficace, ce pouvoir doit absolument pouvoir être utilisé dès l’identification d’une aire protégée « candidate », de concert avec les communautés autochtones concernées, et avant les consultations interministérielles. Cette nouvelle disposition permettrait de faire contrepoids aux autres usages promus par d’autres ministères, une condition essentielle pour vraiment accélérer l’analyse et la mise en place de nouvelles aires protégées.

« Alors que les autres ministères se réservent de larges territoires avec leurs potentiels forestiers ou énergétiques, leurs claims miniers et leurs permis gaziers et pétroliers, il faut donner au ministre de l’Environnement la possibilité d’en faire autant avec des potentiels de biodiversité, des potentiels écotouristiques, des claims Nature ou des permis de rêver à un monde meilleur et plus vert », revendique Alain Branchaud, directeur général de la SNAP Québec.

La SNAP Québec invite les membres de la Commission des transports et de l’environnement à prêter une attention particulière aux négociations interministérielles en cours pour l’atteinte du 17 % et à s’assurer de régler le problème des blocages dans la nouvelle mouture de la LCP.

Principales recommandations de la SNAP Québec pour la révision de la LCPN :

• Mise en place de claims Nature
• Accompagner la Loi sur la conservation du patrimoine naturel (LCPN) d’une politique d’encadrement afin de clarifier les intentions des autorités gouvernementales et de faciliter sa mise en oeuvre et ce, avant l’élaboration des règlements
• Inclure la définition de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) pour l’« aire protégée d’utilisation durable » (catégorie VI)
• Ajouter un statut permettant de reconnaître les efforts des acteurs industriels en matière de conservation (Réseaux écologiques)
• Enchâsser les territoires de conservation nordique comme une sous-catégorie des AMCE
• Ajouter un statut d’aire protégée autochtone
• Entamer un dialogue approprié avec les communautés et organisations autochtones afin de définir de manière plus détaillée les mesures plus spécifiques en lien avec ce statut d’aire protégée autochtone, ainsi que les modèles de gouvernances souhaités par les Autochtones

– 30 –

Pour en savoir plus : Consulter le mémoire de la SNAP Québec dans le cadre des consultations sur le PL46 (déposé le 22 septembre 2020)

INFORMATIONS

Charlène Daubenfeld
Responsable des communications
SNAP Québec
Cell : 514-378-3880
communications@snapquebec.org