Montréal, le 30 avril 2024 – La Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) salue le déblocage partiel du dossier caribou au sein du gouvernement du Québec. Les mesures annoncées aujourd’hui ont le potentiel de contribuer au rétablissement du caribou de la Gaspésie et du caribou de Charlevoix.

« Québec présente une stratégie flexible et prometteuse pour l’atteinte des objectifs de rétablissement du caribou et qui est susceptible de rallier les différentes parties concernées. En l’absence d’échéancier clair pour le dépôt d’une stratégie caribou pour l’ensemble du territoire et face à l’urgence d’agir, nous maintenons notre demande d’une intervention rapide du gouvernement fédéral pour protéger de façon ciblée les hardes au bord du gouffre, notamment celle du Pipmuakan », déclare Alain Branchaud, biologiste et directeur général à la SNAP Québec.

Des modifications réglementaires intéressantes, mais à bonifier

Le gouvernement propose une modification du Règlement sur les habitats fauniques en y ajoutant deux nouveaux types de territoires, les massifs de conservation et les zones d’habitat en restauration (ZHR). La proposition gouvernementale laisse entendre que la foresterie industrielle sera interdite dans les massifs de conservation et assujettie à un avis faunique favorable du ministre de l’Environnement dans les ZHR. Des activités minières pourraient toutefois y être permises, sous certaines conditions.

Du même souffle, Québec annonce deux grandes zones d’habitat en restauration (ZHR) d’environ 5000 km², l’une en Gaspésie et l’autre dans Charlevoix avec pour objectifs d’inverser la dégradation des habitats et de mieux contrôler les différentes menaces anthropiques et naturelles auxquelles fait face le caribou. Des massifs de conservation de 910 et 2300 km² sont également proposés pour la Gaspésie et Charlevoix, respectivement.

« Les outils complémentaires, comme les massifs de conservation et les zones d’habitat en restauration, gagneraient à être simplifiés et renforcés pour éviter des perturbations additionnelles dans l’habitat du caribou. Il nous apparaît contreproductif d’autoriser des activités destructrices dans des zones où l’on travaille à restaurer l’habitat pour le caribou », ajoute Pier-Olivier Boudreault, directeur de la conservation à la SNAP Québec. « Nous croyons qu’il serait judicieux de prioriser les aires protégées pour le reste de la stratégie caribou, dans lesquelles les activités industrielles sont clairement interdites. »

La SNAP Québec compte participer à la consultation sur la stratégie caribou, notamment sur les modifications proposées au Règlement sur les habitats fauniques, afin de renforcer les mesures de protection pour le caribou.

Les aires protégées comme solution à privilégier

Québec annonce son intention d’aller de l’avant avec la réserve de biodiversité Vallières-Saint-Réal en Gaspésie, un secteur de 96 km² initialement mis de côté dans les annonces de 2020. L’ajout d’environ 4 800 km² à la réserve de biodiversité projetée des Caribous-Forestiers-de-Manouane-Manicouagan dans la région de la Côte-Nord est une bonne nouvelle pour le caribou forestier et pour l’atteinte de la cible de 30% de protection du territoire d’ici 2030.  La SNAP Québec encourage le gouvernement du Québec à poursuivre sur cette voie et à protéger 30 000 km² additionnels d’habitats essentiels du caribou forestier.

La SNAP Québec rappelle que la poursuite du travail sur la stratégie caribou doit miser sur le leadership des nombreuses communautés autochtones impliquées dans le dossier, et mettre à profit l’expertise des communautés locales, des syndicats et du milieu académique pour assurer une transition juste pour les secteurs potentiellement touchés au niveau socio-économique.

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