Communiqué de presse

Montréal, le 13 novembre 2019 – Alors que le gouvernement du Québec vient de déposer le projet de Loi 44, qui vise à maximiser son efficacité dans la lutte contre les changements climatiques, la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) attire l’attention sur une catégorie négligée de solutions, mais pourtant efficace et économique : les « solutions nature pour le climat ».

Dans son mémoire déposé dans le cadre de la consultation publique sur le Plan d’électrification et de changements climatiques, la SNAP Québec appelle le gouvernement à intégrer la protection, la bonne gestion et la restauration des milieux naturels.

Alors que la conversion des terres liées aux activités industrielles comme la construction de mines, l’agriculture intensive et la foresterie sont à l’origine de 17% des émissions de GES à l’échelle globale, il est urgent que le Québec prenne en compte et s’engage à comptabiliser et réduire ces émissions dans son inventaire des GES, ce qui n’est pas le cas actuellement. De plus, la SNAP Québec encourage vivement le gouvernement à reconnaître et financer les initiatives de protection, de restauration et de bonne gestion des écosystèmes qui permettent de 1) capter et stocker le carbone et 2) d’éviter les émissions de GES provenant de la conversion des sols. Ces solutions natures pour le climat sont des solutions de moindre coût par rapport aux solutions technologiques.

Foresterie et lutte contre les changements climatiques

Par ailleurs, la SNAP Québec constate que certaines solutions de lutte contre les changements climatiques proposées récemment, comme l’augmentation de la récolte forestière,, risquent d’avoir des impacts négatifs majeurs sur la biodiversité. De plus, l’efficacité de telles stratégies sur le climat n’est pas encore démontrée et dépend de plusieurs facteurs. À l’heure où près d’un million d’espèces seraient menacées d’extinction à l’échelle mondiale, soit environ 25% des animaux et des plantes, il est crucial que les mesures prises pour la lutte contre les changements climatiques ne contribuent pas au déclin de la biodiversité.

Finalement, la SNAP Québec rappelle le rôle déterminant qu’ont à jouer les municipalités dans la lutte contre les changements climatiques. La mise en œuvre de « solutions natures pour le climat » à travers le Fonds des municipalités pour la biodiversité devrait être soutenue financièrement dans le cadre du futur Plan d’électrification et de changements climatiques.

« Ces « solutions nature pour le climat » représentent plus du tiers des efforts nécessaires d’ici 2030 pour maintenir le climat en dessous du seuil critique d’augmentation de 2°C. »

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Lire le mémoire

Annexe : Sommaire des recommandations de la SNAP Québec

• Comptabilisation des émissions de GES liées à la conversion des terres, et adoption d’une cible de réduction de ces « émissions écosystémiques », distincte de celles qui visent la réduction des émissions de GES liées aux hydrocarbures.
• Reconnaissance et financement des « solutions nature pour le climat » et des aires protégées comme un outil efficace de lutte aux changements climatiques, et intégration de la protection des stocks de carbone dans les stratégies de conservation et d’aménagement du territoire.
• Adoption dès maintenant de la nouvelle cible internationale de 30% d’aires protégées d’ici 2030.
• Lancement d’une Étude Environnementale Stratégique indépendante sur la foresterie comme outil de lutte aux changements climatiques. Par mesure de précaution, maintien et idéalement réduction des niveaux de coupe actuels comme le préconisent les études sur le sujet.
• Abonder le Fonds des municipalités pour la biodiversité afin que ce Fonds puisse jouer un rôle central dans l’accompagnement des municipalités pour le déploiement de solutions nature visant l’atténuation et l’adaptation aux effets du changement climatique.

Information

Clélia Germain
Coordonatrice aux communications
SNAP Québec
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