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17 juin, 2025

Le bois qui cache la forêt : le réel bilan carbone du secteur forestier québécois

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Nicolas Mainville
Nicolas Mainville
Directeur conservation et climat

Au Québec et au Canada, le bois est souvent présenté comme un matériau « vert ». Puisque les arbres captent du CO₂ tout au long de leur croissance, le bois issu de nos forêts est souvent décrit comme une alternative plus écologique à des matériaux plus énergivores, comme le béton ou l’acier. Cette vision a mené certains à soutenir que couper la forêt est même bon pour l’environnement1.

Mais que disent les données scientifiques lorsqu’on analyse l’ensemble du cycle de vie des produits forestiers, de la coupe jusqu’à la fin de vie des produits issus des arbres? Dans une nouvelle capsule animée, l’initiative Nature alliée, formée avec plusieurs partenaires universitaires spécialisés sur la question, montre un portrait climatique plus complet du bois issu de notre forêt. Cet outil vise à bien éclairer le public quant à la dynamique du carbone qui est associée à l’ensemble du cycle de vie des produits forestiers.

Couper la forêt libère de grandes quantités de carbone

Au Québec, la forêt boréale offre la majorité des produits forestiers mis en marché. Elle figure aussi parmi les plus grands réservoirs de carbone au monde2. Fait intéressant, près de 80% de ce carbone est stocké dans le sol, et peut s’accumuler sous la végétation pendant des millénaires3. Les couches supérieures du sol sont cependant plus vulnérables aux perturbations, et le passage de la machinerie lors des coupes forestières peut venir influer sur la capacité de stockage de la forêt4. La meilleure façon de visualiser ce qui se passe en forêt lorsque vient la machinerie pour récolter les arbres, c’est de comparer cette forêt sous perturbation humaine avec une forêt du même âge qui serait restée intacte.

Prenons l’exemple d’une forêt boréale mature d’environ 80 ans sur une superficie de 2 hectares. D’un côté, un hectare de forêt est coupé en employant la coupe totale, soit la coupe encore la plus commune au Canada5. Sur l’autre hectare, la forêt n’est soumise à aucune activité industrielle. Cette forêt naturelle mature peut stocker entre 140 et 280 tonnes de carbone par hectare6,7,8. Avec le temps, la forêt continuera sa croissance et augmentera ses stocks de carbone lentement jusqu’à atteindre un plateau au stade de vieille forêt vers 100-140 ans9 avec un stock pouvant atteindre 270 à 356 tonnes de carbone par hectare10,11.

Coupe totale en forêt boréale
Coupe totale en forêt boréale, dans le Nord-du-Québec. Le retrait de la végétation et l’exposition des sols boréaux entraînent la libération du carbone pendant plusieurs années après la coupe.
Zone forestière exploitée
En comparant deux scénarios, la zone forestière exploitée aura toujours moins de carbone que la forêt laissée à elle-même. Sur cette image, une grande coupe à blanc en forêt boréale peine à se régénérer 3 ans après le passage de la machinerie.

De son côté, la zone qui se fait couper se voit retirer dans les premières années une part importante de son carbone stocké12. Pour chaque arbre coupé, jusqu’à 50% du carbone total de l’arbre est laissé en forêt sous forme de débris (branches, souche, etc.), et l’autre 50% est prélevé dans le tronc13. Une partie du carbone des résidus de coupe sera transférée au stock de carbone du sol, tandis que l’autre partie se décomposera en quelques années (branches et débris) jusqu’à plus d’une décennie (bois grossier)14, libérant alors du CO2 dans l’atmosphère. En retirant le couvert forestier et en compactant et mélangeant le sol par le passage de la machinerie, la coupe perturbe la couche organique du sol et peut exposer la couche minérale, accélérant ainsi la décomposition de la matière organique15. Selon le plus récent inventaire national des gaz à effet de serre du Canada, la coupe forestière à elle seule a émis en moyenne plus de 70 millions de tonnes de CO2eq par année entre 1990 et 202316.

Certaines études en forêt boréale montrent une diminution de plus de 40% des stocks de carbone total après la coupe, soit près de 90 tonnes par hectare17. Une quantité importante de carbone est ainsi retirée de la forêt et il faudra généralement plusieurs décennies pour que le nouveau peuplement reconstitue les stocks initiaux de carbone du sol et de la végétation. Les études au Québec montrent que les zones de coupes totales sont des sources nettes de carbone vers l’atmosphère durant 15 à 20 ans après la coupe18. Après 100 ans, les forêts naturelles non aménagées stockent davantage de carbone et continuent de séquestrer activement par rapport aux forêts exploitées19. Cette dette de carbone entre les deux scénarios est évaluée à 29 tonnes par hectare selon Giasson et al (2023)20.

Fuite de carbone rendu à l’usine

Suivons maintenant le billot de bois que l’on retire de la forêt pour emmener en usine de transformation. Le tronc, qui ne contient qu’environ 50% du carbone de l’arbre complet21, sera scié pour être transformé en bois de construction. Le passage du tronc jusqu’au bois de construction retirera un autre 29% du contenu en carbone de l’arbre en enlevant les écorces (5%) et en produisant des sciures, des rabotures et des copeaux (24%). Au final, le bois de construction ne contiendra que 21% du carbone de l’arbre entier initial22.

La majorité des sous-produits dérivés des restants du tronc seront brûlés ou transformés en produits de courte durée, comme les pâtes et papiers. Selon le GIEC, la durée de vie moyenne d’une feuille de papier est de 2 ans, et son contenu en carbone est rapidement relargué vers l’atmosphère23. Selon le Rapport d’inventaire national des gaz à effet de serre du Canada, près de 70% des émissions de GES associées aux produits forestiers en fin de vie proviennent du secteur des pâtes & papier et de la bioénergie24. Il faut donc comprendre que le bois de construction ne vient pas en vase clos et qu’il traine un « bagage d’émissions de GES » associées à d’importantes pertes de carbone provenant des sous-produits à courte durée de vie issus du même arbre.

Transport du bois en camion vers l'usine
Si le bois peut aider dans certaines conditions à remplacer des matériaux énergivores comme le béton, il ne faut pas oublier que ce bois provient d’une forêt, et que l’exploitation de celle-ci entraîne d’importantes émissions de GES. Comptabiliser l’empreinte carbone complète du secteur forestier est nécessaire pour nous assurer de répondre à la crise climatique actuelle.
Usine de transformation forestière
Une fois arrivés à l’usine, les arbres sont transformés en différents produits forestiers, et seul 20% à 25% du carbone de ces arbres sera stocké dans du bois de construction à long terme. Le reste servira à des produits de plus courte durée qui relibèreront leur carbone rapidement une fois au dépotoir ou à l’incinérateur.

Fin de vie du bois et retour vers l’atmosphère

Imaginez un grand réservoir de carbone constitué de tous les produits provenant de nos forêts actuellement utilisés: charpentes, meubles, planchers, panneaux, papiers, carton, etc. Selon l’inventaire canadien, ce réservoir comptait plus de 620 millions de tonnes de carbone en 2023. Chaque année, de nouveaux produits forestiers sont mis sur le marché et entrent dans ce grand réservoir, et de vieux produits sont périmés, envoyés à l’incinérateur ou au dépotoir et sortent donc de ce grand réservoir de carbone. À l’échelle canadienne, la fin de vie des produits forestiers — autrement dit, la sortie du réservoir de carbone — représentait des émissions moyennes annuelles de 139 millions de tonnes de CO2eq entre 1990 et 2023. À titre de comparaison, l’ensemble des véhicules légers à essence au pays ont émis 25 millions de tonnes de CO2eq en 2023. Ces émissions sont calculées selon un temps de demi-vie de 35 ans pour le bois d’œuvre et de 25 ans pour les panneaux agglomérés25. Ainsi, les émissions observées aujourd’hui proviennent en grande partie des produits du bois fabriqués il y a plusieurs décennies. De même que les produits issus de nos forêts actuelles relâcheront leur carbone dans l’atmosphère plus tard au cours de ce siècle.

S’il est vrai que le bois stocke du carbone, il est tout aussi vrai que ce carbone n’est stocké que temporairement. La façon dont ce carbone sera relâché dans l’atmosphère aura beaucoup d’impact sur le climat. En particulier, lorsque le bois se décompose dans des dépotoirs, une part importante de son carbone sera émise sous forme de méthane, un gaz à effet de serre environ 25 fois plus puissant que le CO2 sur un horizon de 100 ans. Selon le GIEC, 50% du carbone du bois en décomposition dans les dépotoirs sera relâché sous forme de méthane, et l’autre 50% sous forme de CO226. Par contre, puisqu’au Québec certains sites d’enfouissement capturent le méthane pour l’utiliser à des fins énergétiques, Moreau et al. (2023) estime que 33% du carbone du bois en décomposition sera libéré sous forme de méthane27.

Le bois comme substitut : une promesse à relativiser

Il est vrai que le bois peut remplacer des matériaux plus polluants, comme le béton ou l’acier. C’est ce qu’on appelle « l’effet de substitution ». En ajoutant un bénéfice climatique au produit du bois en remplaçant quelque chose de pire, l’effet de substitution permet de raccourcir le délai nécessaire pour payer la dette de carbone associée aux émissions en forêt et au dépotoir. Toutefois, selon les études de Moreau et al., même lorsque le bois remplace du béton ou de l’acier, le délai pour compenser les grandes émissions du secteur forestier se situe autour de 60 ans28. C’est-à-dire qu’un scénario où on coupe la forêt pour remplacer du béton, plutôt que de la laisser continuer à capter du carbone, sera néfaste pour le climat pendant au moins 60 ans avant de commencer à offrir des bénéfices pour l’atmosphère. Pour reprendre les mots du chercheur principal de l’étude, « on est loin d’une révolution verte »29.

Il est aussi important de mentionner que, la grande majorité du bois actuellement utilisé ne vient pas remplacer d’autres matériaux plus polluants30. Par exemple, les charpentes des maisons — qui représentent une part importante du bois utilisé sur le marché — sont traditionnellement faites en bois. Il n’y a donc pas de substitution ici, seulement une continuité dans les usages. Finalement, il est important de se rappeler que la majorité du bois récolté ne sert pas à fabriquer des produits à longue durée de vie, mais plutôt à des usages éphémères. Autrement dit, le potentiel de substitution reste très limité et ne suffit pas à justifier une augmentation des coupes forestières.

Conclusion

Le bois n’est pas intrinsèquement mauvais. Mais sur son cycle de vie complet, à l’échelle industrielle, son exploitation contribue de façon significative aux émissions de GES. Couper la forêt a des conséquences directes et immédiates sur le climat, alors que les bénéfices liés à l’utilisation du bois prendront des décennies à se concrétiser. En revanche, une forêt intacte, continue de séquestrer du carbone chaque année, et ce, pendant des siècles dans certains cas. Il est donc essentiel de mesurer l’impact climatique du secteur forestier dans son ensemble, en tenant compte de tout le cycle de vie des produits du bois si l’on veut favoriser de meilleures pratiques, faire des choix éclairés quant à l’avenir de nos forêts et utiliser les meilleurs outils dont nous disposons pour lutter contre la crise climatique.

  1. Maïté Blanchette-Vézina- Députée de Rimouski à l’Assemblée nationale, ministre des Ressources Naturelles et des Forêts. 14 avril 2025. https://www.facebook.com/share/p/1CDrKtfiBU/  ↩︎
  2. Bradshaw et al 2015.  Global estimates of boreal forest carbon stocks and flux https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0921818115000429   ↩︎
  3. Sothe, C., Gonsamo, A., Arabian, J., Kurz, W. A., Finkelstein, S. A., & Snider, J. (2022). Large soil carbon storage in terrestrial ecosystems of Canada. Global Biogeochemical Cycles, 36, e2021GB007213. https://doi.org/10.1029/2021GB007213   ↩︎
  4. Mayer, M., Prescott, C. E., Abaker, W. E. A., Augusto, L., Cécillon, L., Ferreira, G. W. D., James, J., Jandl, R., Katzensteiner, K., Laclau, J.-P., Laganière, J., Nouvellon, Y., Paré, D., Stanturf, J. A., Vanguelova, E. I. & Vesterdal, L. 2020. Tamm Review: Influence of forest management activities on soil organic carbon stocks: A knowledge synthesis. Forest Ecology and Management, 466.https://doi.org/10.1016/j.foreco.2020.118127  ↩︎
  5. NRCAN. Rapport annuel 2023. L’État des forêts au Canada.  https://ressources-naturelles.canada.ca/sites/nrcan/files/forest/sof2023/NRCAN_SofForest_Annual_2023_FR_Vf(1).pdf  ↩︎
  6. Kurz, W. A., Shaw, C., Boisvenue, C., Stinson, G., Metsaranta, J., Leckie, D., Dyk, A., Smyth, C. & Neilson, E. 2013. Carbon in Canada’s boreal forest—a synthesis. Environmental Reviews, 21, 260-292  ↩︎
  7. Payne, N. J., Allan Cameron, D., Leblanc, J.-D. & Morrison, I. K. 2019. Carbon storage and net primary productivity in Canadian boreal mixedwood stands. Journal of Forestry Research, 30, 1667-1678. ↩︎
  8. Andrieux, B., Beguin, J., Bergeron, Y., Grondin, P. & Pare, D. 2018. Drivers of postfire soil organic carbon accumulation in the boreal forest. Glob Chang Biol, 24, 4797-4815. ↩︎
  9. Tremblay, J. A., Boulanger, Y., Cyr, D., Taylor, A. R., Price, D. T. & St-Laurent, M. H. 2018. Harvesting interacts with climate change to affect future habitat quality of a focal species in eastern Canada’s boreal forest. PLoS One, 13, e0191645.https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29414989 ↩︎
  10. Harper, K., Boudreault, C., DeGrandpré, L., Drapeau, P., Gauthier, S. & Bergeron, Y. 2003. Structure, composition, and diversity of old-growth black spruce boreal forest of the Clay Belt region in Quebec and Ontario. Environmental Reviews, 11, S79-S98.  ↩︎
  11. Andrieux, B., Beguin, J., Bergeron, Y., Grondin, P. & Pare, D. 2018. Drivers of postfire soil organic carbon accumulation in the boreal forest. Glob Chang Biol, 24, 4797-4815. ↩︎
  12. Giasson et al. 2023.  Carbon balance of forest management and wood production in the boreal forest of Quebec (Canada). Front. For. Glob. Change, Sec. Forests and the Atmosphere. Volume 6 – 2023. https://doi.org/10.3389/ffgc.2023.1242218  ↩︎
  13. Leturcq, P. 2020. GHG displacement factors of harvested wood products: the myth of substitution. Scientific Reports, 10, 20752. https://www.nature.com/articles/s41598-020-77527-8.pdf ↩︎
  14. Laiho, R. and Prescott, C.E. (2004) ‘Decay and nutrient dynamics of coarse woody debris in northern coniferous forests: a synthesis’, Canadian Journal of Forest Research, 34(4), pp. 763–777. Available at: https://doi.org/10.1139/x03-241. https://cdnsciencepub.com/doi/10.1139/x03-241 ↩︎
  15. Mayer, M., Prescott, C. E., Abaker, W. E. A., Augusto, L., Cécillon, L., Ferreira, G. W. D., James, J., Jandl, R., Katzensteiner, K., Laclau, J.-P., Laganière, J., Nouvellon, Y., Paré, D., Stanturf, J. A., Vanguelova, E. I. & Vesterdal, L. 2020. Tamm Review: Influence of forest management activities on soil organic carbon stocks: A knowledge synthesis. Forest Ecology and Management, 466.  https://doi.org/10.1016/j.foreco.2020.118127 ↩︎
  16. ECCC. 2025. Rapport d’inventaire national 1990-2023 : Sources et puits de gaz à effet de serre au Canada. Figure 6-3, moyenne des données de 1990 à 2023. https://publications.gc.ca/collections/collection_2025/eccc/En81-4-2023-1-fra.pdf  ↩︎
  17. Payne, N.J., Allan Cameron, D., Leblanc, JD. et al. Carbon storage and net primary productivity in Canadian boreal mixedwood stands. J. For. Res.30, 1667–1678 (2019). https://doi.org/10.1007/s11676-019-00886-0  ↩︎
  18. Moreau L, Thiffault E, Beauregard R. Assessing the Effects of Different Harvesting Practices on the Forestry Sector’s Climate Benefits Potential: A Stand Level Theoretical Study in an Eastern Canadian Boreal Forest. Forests. 2023; 14(6):1109. https://doi.org/10.3390/f14061109  ↩︎
  19. Ameray, A., Cavard, X., Cyr, D., Valeria, O., Girona, M. M. & Bergeron, Y. 2024. One century of carbon dynamics in the eastern Canadian boreal forest under various management strategies and climate change projections. Ecological Modelling, 498. https://doi.org/10.1016/j.ecolmodel.2024.110894 ↩︎
  20. Giasson, L., Thiffault, E., Lebel, L. et Carle, J-F.. 2023. Carbon balance of forest management and wood production in the boreal forest of Quebec (Canada). Front. For. Glob. Change, Sec. Forests and the Atmosphere. Volume 6 https://doi.org/10.3389/ffgc.2023.1242218   ↩︎
  21. National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine. 2019. Negative Emissions Technologies and Reliable Sequestration: A Research Agenda. Washington, DC: The National Academies Press. https://doi.org/10.17226/25259  ↩︎
  22. Archives des nouvelles relatives à Forêts, Faune et Parcs. 2021. La forêt démystifiée : comment les arbres récoltés au Québec sont-ils utilisés? https://www.quebec.ca/nouvelles/actualites/details/foret-demystifiee-comment-arbres-recoltes-utilises-32864  ↩︎
  23. IPCC. 2006. Guidelines for National Greenhouse Gas Inventories. Chapter 12. Harvested Wood Products. Chapter 4. https://www.ipcc-nggip.iges.or.jp/public/2006gl/pdf/4_Volume4/V4_12_Ch12_HWP.pdf  ↩︎
  24. ECCC. 2025. Rapport d’inventaire national 1990-2023 : Sources et puits de gaz à effet de serre au Canada. https://publications.gc.ca/collections/collection_2025/eccc/En81-4-2023-1-fra.pdf ↩︎
  25. IPCC. 2006. Guidelines for National Greenhouse Gas Inventories. Chapter 12. Harvested Wood Products. Chapter 4. https://www.ipcc-nggip.iges.or.jp/public/2006gl/pdf/4_Volume4/V4_12_Ch12_HWP.pdf   ↩︎
  26. IPCC. 2006. Guidelines for National Greenhouse Gas Inventories, Volume 5 – Waste, Chapter 3 – Solid Waste Disposal. https://www.ipcc-nggip.iges.or.jp/public/2006gl/pdf/5_Volume5/V5_3_Ch3_SWDS.pdf  ↩︎
  27. Moreau, L., Thiffault, E., Kurz, W. A. & Beauregard, R. 2023. Under what circumstances can the forest sector contribute to 2050 climate change mitigation targets? A study from forest ecosystems to landfill methane emissions for the province of Quebec, Canada. GCB Bioenergy, 15, 1119-1139. ↩︎
  28. Moreau L, Thiffault E, Beauregard R. Assessing the Effects of Different Harvesting Practices on the Forestry Sector’s Climate Benefits Potential: A Stand Level Theoretical Study in an Eastern Canadian Boreal Forest. Forests. 2023; 14(6):1109. https://doi.org/10.3390/f14061109  ↩︎
  29. Moreau, L. 2023. Café Conférence Forestier de l’Ordre des Ingénieurs Forestiers du Québec. Université Laval.  https://www.youtube.com/watch?v=rAjPPwNr8Ag&t=1823s ↩︎
  30. Leturcq, P. 2020. GHG displacement factors of harvested wood products: the myth of substitution. Scientific Reports, 10, 20752. https://www.nature.com/articles/s41598-020-77527-8.pdf ↩︎