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Communiqué de presse
Montréal, 24 avril 2025 – La Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) est vivement préoccupée par la réforme du régime forestier présentée hier par le gouvernement du Québec à travers le dépôt du projet de loi 97. Cette réforme constitue un recul significatif sur plusieurs acquis, et donne les coudées franches à l’industrie forestière au détriment de la conservation de la biodiversité et de la consultation du public.
La protection du territoire mise à mal
Le projet de loi propose d’intégrer un zonage du territoire qui permettrait de désigner à la fois des zones d’aménagement forestier prioritaires et des zones de conservation. Bien que la SNAP Québec soutienne ce principe, l’encadrement prévu par le gouvernement est hautement problématique puisqu’il interdit la création d’aires protégées sur une grande partie du territoire et permet la récolte de bois dans des zones de conservation. De plus, la désignation des zones d’aménagement forestier prioritaires n’est pas assujettie à une consultation publique au même titre que peuvent l’être les aires protégées.
« C’est deux poids, deux mesures, déclare Pier-Olivier Boudreault, directeur de la conservation à la SNAP Québec. La création de zones dédiées à l’aménagement forestier intensif constitue pourtant un changement de vocation du territoire aussi important que la mise en place d’une aire protégée. Les règles devraient être les mêmes. »
Le projet de loi ne fait d’ailleurs aucune mention de l’objectif de protéger 30% du territoire d’ici 2030 et propose un recul sur l’engagement historique de protéger 50% du territoire du Plan Nord.
« Le processus d’élaboration de la réforme forestière était biaisé dès le départ. Garbage-in garbage-out, une réflexion mal nourrie produit du vomi, s’indigne Alain Branchaud, directeur général à la SNAP Québec. Le nouveau régime forestier proposé nous ramène à une époque où l’industrie forestière était maître chez nous et pourrait sérieusement compromettre les objectifs de protection du territoire s’il est adopté ainsi. »
Un processus de consultation amputé
En vertu du projet de loi 97, c’est l’industrie forestière qui redeviendrait responsable de planifier les coupes de bois comme c’était le cas avant l’Erreur Boréale et la Commission Coulombe. De plus, c’est également l’industrie qui serait responsable des consultations publiques sur les secteurs à couper – une responsabilité qui était entre les mains du gouvernement.
« C’est le loup qui garde la bergerie, ajoute M. Boudreault. L’industrie forestière ne peut pas être responsable d’arbitrer les différents usages de la forêt publique québécoise. Qui sera imputable au final ? »
Par ailleurs, aucune consultation n’est prévue dans les zones d’aménagement forestier prioritaires. C’est le gouvernement qui serait responsable de toutes les consultations auprès des communautés autochtones.
Un dialogue social nécessaire
La réforme du régime forestier aurait été une belle occasion de prévoir une politique économique forestière et une consolidation industrielle du secteur forestier, afin d’assurer un avenir plus prévisible pour les travailleurs et travailleuses du secteur forestier en ces temps troubles.
La SNAP Québec compte participer à l’étude du projet de loi en Commission parlementaire pour proposer des améliorations à la réforme du régime forestier.
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CONTACT
Charlène Daubenfeld
Directrice des communications
SNAP Québec
Cell : 514 378-3880
communications@snapquebec.org

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