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Nature alliée

Les milieux naturels que l’on protège

Le projet Nature alliée vise à protéger une superficie de plus de 2 millions d’hectares de forêts et de milieux humides riches en carbone, répartis sur plus de 30 sites, dans 15 régions du Québec. Environ 72% de la superficie des sites visés par notre projet se trouvent en forêt boréale, alors que 28% sont en forêt tempérée.

Comment avons-nous choisi ces sites? Qu’est-ce qui les rend indispensables?

La nature : notre alliée pour le climat

Les milieux naturels (forêts, tourbières, milieux humides et aquatiques) sont d’immenses réservoirs qui captent et stockent le carbone. Au Québec, nos milieux naturels contiennent plus de 20 gigatonnes de carbone, soit l’équivalent de 2000 années d’émission de carbone1 par l’ensemble des véhicules de la province2.

En protégeant la nature, nous contribuons à empêcher le relâchement prématuré de grande quantité de carbone dans l’atmosphère. Par exemple, en 100 ans, une forêt maintenue intacte stockera au moins 29 tonnes de carbone par hectare de plus qu’une forêt exploitée par l'industrie forestière3. Quant aux tourbières, bien qu’elles ne couvrent que 6% du territoire québécois, elles contiennent plus de 50% de tout le carbone de la province4

En protégeant ces milieux naturels, nous contribuons également à protéger plusieurs espèces menacées comme le caribou forestier, la chauve-souris argentée, la tortue des bois ou encore le faucon pèlerin.

Qu’est-ce qu’une vieille forêt?

Une vieille forêt contient une concentration importante d’arbres dont l’âge dépasse les 100 ans, tout en étant constituée aussi de jeunes arbres qui permettent d’assurer la relève au fur et à mesure que les vieux arbres meurent. Les vieux arbres ont l’avantage d’avoir accumulé de grandes quantités de carbone au fil des décennies, et les jeunes arbres remplacent petit à petit le bois mort tout en contribuant à maintenir la capacité de la forêt à retirer du carbone de l’atmosphère. Autre élément important des vieilles forêts: le bois mort, qui est un habitat important pour plusieurs espèces et source de nourriture pour plusieurs insectes et décomposeurs.

  • Chaque année, les forêts québécoises captent l'équivalent du double des gaz à effet de serre (GES) relâchés par l’ensemble des véhicules de la province, soit plus de 58 millions de tonnes de CO2eq5
  • Les forêts laissées à elles-mêmes contiennent de 30% à 50% plus de carbone que celles qui sont exploitées ou dégradées6
  • Les forêts québécoises abritent plus de 22 000 espèces de vertébrés (mammifères, oiseaux, poissons, amphibiens et reptiles), de plantes et d’insectes dont plusieurs dépendent des vieilles forêts riches en carbone pour survivre7
Écorce d'arbre
Qu’est-ce qu’un milieu humide?

Les milieux humides représentent 11% du territoire québécois et comprennent les marais, les marécages, les tourbières et les étangs.8 Contrairement aux plans d’eau douce, comme les lacs, l’eau est moins profonde et peut ne pas être présente toute l’année. La saturation en eau des sols crée un milieu pauvre en oxygène, ce qui ralentit la décomposition de la matière végétale morte et favorise le stockage du carbone.

  • Les milieux humides concentrent de grandes quantités de carbone, pouvant être jusqu’à neuf fois plus élevées que dans les sols des forêts9
  • Grâce à leur grande tolérance aux feux et aux épidémies d’insectes, les tourbières peuvent protéger leur stock de carbone pendant des millénaires10
Milieu humide

Des milieux naturels fragiles et menacés

De nombreuses menaces anthropiques planent sur les milieux naturels québécois, notamment les coupes forestières, le développement minier et l’étalement urbain.
Camion transportant du bois

L'industrie forestière exerce une grande pression sur nos milieux naturels. Chaque jour, en moyenne, plus de 232 000 arbres sont coupés au Québec sur une superficie équivalente à 1000 terrains de football11. En plus de ces coupes, les chemins forestiers (qui représentent un réseau de près de 500 000 km2) fragmentent notre territoire et réduisent considérablement la superficie de nos vieilles forêts12. Ces coupes forestières massives viennent amenuiser nos réserves de carbone et rejeter de grandes quantités de CO2 dans l’atmosphère, en plus de rendre nos forêts plus vulnérables au feu et aux épidémies d’insectes.

Mine

L’activité minière menace particulièrement nos milieux humides, dont l'assèchement ou la destruction provoque une accélération de la décomposition de la matière organique accumulée et une libération accrue du carbone vers l’atmosphère.  Entre 2017 et 2023, le secteur minier est celui ayant détruit la plus grande superficie de milieux humides et hydriques sous l'autorisation du gouvernement du Québec, à raison de 30% de la superficie totale des projets autorisés13.

Quartier urbain

L’étalement urbain et la conversion de terres forestières en terres agricoles contribuent également à réduire la superficie de nos milieux naturels, particulièrement les milieux humides qui sont souvent considérés comme fertiles. Au Québec, on estime qu’environ 40% à 80% des milieux humides en zone agricole et urbaine ont disparu depuis le début de la colonisation14.